Les Films Immobiles ne sont pas des
films mais des oeuvres plastiques
faites avec des images (souvent
tirées de films) et des mots qui appartiennent
au registre de la parole, de
la voix‑off ou de la pensée. Je les
appelle ainsi par référence à ma pratique
de vidéaste et aux installations
vidéo que je réalise depuis plusieurs
années. Contrairement à mes films
et installations filmiques, ces Films
Immobiles ne bougent pas : ils sont
du cinéma arrêté, du film potentiel,
de la pensée suspendue.
Série Films immobiles.2023
109 cm x 99 cm
Bois, plexi, peinture acrylique, encre, transfert
Un Film Immobile s’accroche au mur
comme un tableau. Son format est homothétique
à celui d’un écran de cinéma. Il est
fait de plusieurs plans dont les matériaux
de base sont aussi divers que le bois, le
plexi, le PVC… Chacun de ces plans sert
de support à des fragments d’images,
des bulles de mots et de couleurs. Si ces
fragments d’images et ces bulles de mots
sont bien le signe d’une tentative de narration
ou de parole, il s’agit cependant
d’une pensée suspendue et d’une parole
trouée, elliptique, qui ne trouve pas à se
dire complètement. ■
Série Films immobiles.2023
118 cm x 73 cm
plexi, PVC, peinture acrylique, encre, toner, sérigraphie, transfert
Dans les Films Immobiles, il y a quelque
chose de lacunaire, de fragmentaire, d’incomplet,
d’incertain et de flottant. À travers
ces trébuchements du discours2,
ces glissades d’images et ces effets lapsus,
c’est l’inconscient qui s’exprime. Les
Films Immobiles sont une radiographie de
ces dérapages. En associant une image à
une autre ou une image à des mots, des
aplats ou des bulles de couleurs, je travaille
exactement comme un monteur au
cinéma, à la recherche d’un rythme, d’une
scansion, d’une émotion, d’un moment de
vérité ou d’un effet de sens inattendu. ■
Films immobiles.2023
121 cm x 91 cm
plexi, PVC, plexi, bois, peinture acrylique, encre, transfert
Chaque Film Immobile fonctionne sur le
modèle du diptyque (ou du split-screen
au cinéma). Il y a d’un côté une image :
un visage qui ferme les yeux ou un corps
qui nous tourne le dos, avec autour de
lui des bulles de mots ou de couleurs
qui schématisent et scandent sa pensée
(ou sa parole). De l’autre côté, s’étend
une grande plage de couleur sombre.
Cette plage sombre ne peut pas être
déconnectée de l’image pensante ou parlante
placée à côté. Elle en est la scansion.
Elle produit un silence. La légère
modulation de ces plages sombres est,
pour moi, l’équivalent des drones musicaux
et des bourdons minimalistes que
j’utilise dans mes films. C’est comme une
basse continue qui donne un sentiment
de temps étalé et de durée dilatée. ■
Série Films immobiles.2023
147 cm x 75,5 cm
plexi, PVC, plexi diffusant, peinture acrylique, encre, sérigraphie
Vue d’atelier. 2023. Pantin
Série Films immobiles.2023
161 cm x 87 cm
plexi, PVC, plexi diffusant, bois, peinture acrylique, encre, sérigraphie
Série Films immobiles.2023
plexi, PVC, peinture acrylique, encre, transfert
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